Le Général de Brigade André Paul Lejay
Sans doute ce nom vous est-il familier puisque c'est celui d'une de nos bases écoles.
Mais que savez-vous de l'homme, du soldat, de celui qui contre vents et marées a défendu l'idée que l'armée de terre devait posséder en propre les moyens lui permettant d'accéder à la troisième dimension ?
Ces quelques lignes ont pour but de contribuer à une meilleure connaissance du premier Commandant de l'A.L.A.T. et d'inciter ceux qui ont servi sous ses ordres, ou tout simplement l'ont connu, à compléter par leurs témoignages cette évocation sans doute lacunaire.
André Lejay est le sixième enfant d'une famille d'origine ardennaise. Il voit le jour le 13 juin 1901 à Fontainebleau où son père, officier de cavalerie, est en garnison.
Après la guerre, il est reçu à Polytechnique et choisit l'Artillerie," l'arme savante ".
Après sa sortie de l'école, en 1922, il connaît le déroulement de carrière normal d'un officier de l'époque, alternant les affectations en Allemagne, en France, au Maroc et au Levant. Il prend cependant le temps de passer, en 1930, un brevet de pilote et même d' acquérir un avion.
La guerre éclate alors qu'il sert au Groupe de canevas de tir de la 8° Armée. Après un passage au Liban, il rejoint l'Afrique du Nord et sert comme Lieutenant-colonel au commandement de l'Artillerie divisionnaire de la 4° Division Marocaine de Montagne avec laquelle il entame la campagne d'Italie.
Sur le modèle américain, les divisions du Corps expéditionnaire sont alors équipées d'avions d'observation Piper Cub L 4. Les pilotes et les mécaniciens sont fournis par l'armée de l'air, les observateurs ainsi que le matériel appartiennent à l'armée de terre. Progressivement, cette dernière doit assumer l'intégralité de la charge en formant des pilotes et des mécaniciens issus de ses rangs. Les missions effectuées préfigurent déjà celles de l'A.L.A.T. moderne: observation, renseignements sur les positions ennemies et amies, liaisons, évacuations sanitaires, vols de nuit et bien entendu, mise en places des tirs d'artillerie.
Le Lieutenant-colonel Lejay, dirige l'observation aérienne et terrestre de l'Artillerie Divisionnaire et participe lui-même à de nombreuses missions qui lui valent d'être cité à l'ordre du corps d'armée. C'est donc tout naturellement qu'après son temps de commandement de régiment, il est désigné, en 1946, comme Commandant du Cours Pratique d'Observation Aérienne (C.P.O.A) à Mayence.
Son combat commence. Il ne prendra fin qu'en 1957 avec son départ du Commandement de l'A.L.A.T. En effet, après la Libération et forte de l'expérience qu'elle vient de vivre, l'Armée de Terre souhaite s'équiper en matériels aéronautiques. C'est sans compter avec la réaction de l'Armée de l'Air qui, faisant référence aux lois organiques de 1933, obtient en 1945 un arbitrage reconnaissant l'existence d'une aviation d'observation d'artillerie, mais dont les pilotes, les mécaniciens et les appareils appartiennent à l'Armée de l'Air. Le Colonel Lejay se voit donc assisté d'un conseiller technique Air. En 1948, il assure, outre la direction du C.P.O.A., celle de l'ensemble de l'Aviation d'Artillerie. Constatant le peu d'intérêt de l'Armée de l'Air pour la " Petite Aviation ", ainsi qu'il la nomme lui-même, voire l'inertie qu'elle oppose aux décisions du ministre, le colonel Lejay écrit le 22 novembre 1948 à son Inspecteur : "La politique particulière de l'Armée de l'Air, essentiellement négative et sanctionnée par une absence totale de réalisations concrètes, compromet dangereusement l'efficacité de l'action de l'Armée de Terre... Je prends l'entière responsabilité de mon initiative et suis décidé à aller jusqu'au bout de ses conséquences " .
Alertées par ses comptes rendus et convaincues par la pertinence de son argumentation, les plus hautes autorités de l'Armée vont reprendre ses propositions et finalement obtenir, en 1952, la décision, enfin approuvée par l'Armée de l'Air, du rattachement à l'Armée de Terre d'une Aviation d'Observation d'Artillerie dont les missions seront cependant limitées à l'observation et à la conduite des tirs.
Le 1° août 1953, le Colonel Lejay prend le Commandement de l'A.L.O.A et s'installe à Paris, 2 avenue de Saxe. Le Commandant Razy est son chef d'Etat Major, bientôt rejoint par les Capitaines Coffrand, Capieu, Petitjean....La nouvelle équipe, sous l'impulsion de son chef, va désormais orienter son action vers l'extension des missions de l'A.L.O.A, et partant de ses matériels, au delà des limites fixées par le décret de 1952. Elle obtient en 1954, la création, " à la sauvette ", suivant l'expression de Lejay, d'une section de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre au sein du troisième bureau de l'Etat Major puis la création du Commandement de l'ALAT.
La nécessité de donner des bases légales à cette évolution conduit le ministre à ratifier des propositions qui lui sont faites par les secrétaires d'Etats à la Guerre et à l'Air, consacrant l'existence d'une aviation organique à l'armée de terre.. Elles sont refusées par le chef d'Etat Major de l'Armée de l'Air. Celui qui est devenu le Commandant de l'A.L.A.T proteste vigoureusement mais n'est pas entendu et l'ALAT doit donc poursuivre dans la confusion ses efforts pour faire face aux menaces qui se précisent en Afrique du Nord, il ajoute " Tout, depuis la puissance atomique jusqu'à la guérilla, impose une mobilité sans commune mesure avec celle des dispositifs classiques. Une utilisation courante de l'espace aérien offre seule des possibilités à la mesure de cette exigence ".(1)
S'agissant des matériels, l'action du Général Lejay(2) est également importante. Il est convaincu que l'Armée de Terre devra disposer de ses propres moyens d'appui feu : " si l'on se cantonne sur le plan légal, cette responsabilité échappe à l'Armée de Terre, et en prendre la charge constituera pour celle ci une nouvelle étape ", mais il est farouchement opposé à la polyvalence des appareils : " l'avion à tout faire est une pure utopie. Il ne vient à l'idée de personne de demander un véhicule capable de synthétiser la Jeep, la camionnette et le char.. ".
Conseillé par le Commandant Razy, il oriente l'ALAT vers l'hélicoptère dont il voit bien les potentialités. Il s'oppose aux services techniques sur le choix du Hiller, auquel il préfère le Bell 47 , et sur celui du S55 de Westland.
Mais le ton employé dans ses correspondances pour exposer ses idées ou contester des choix n'est pas toujours du goût des destinataires, ou des personnalités mises en cause...Après de nombreuses escarmouches il est mis fin à ses fonctions dans des conditions pour le moins inélégantes. Relatant les conditions de son départ, il écrit : " j'ai appris incidemment , par l'entremise d'un sous officier, que j'étais remplacé. J'ai dû ainsi quitter mon poste à l'improviste, sans avoir la possibilité de prendre congé d'un personnel auquel douze années de commandement m'avaient profondément attaché ".
Le Général Lejay rejoint le Groupe de Subdivision de Chartres où il servira jusqu'à l'âge de la retraite, en juin 1959, dans des fonctions qui ne correspondent ni à ses capacités, ni à ses états de service. Il disparaît le 15 décembre 1983.
Le concept de l'aéromobilité est en germe dans la pensée et l'action du Général Lejay. La nécessité de conférer une capacité de surmobilité aux actions terrestres, le besoin de disposer d'un appui feu instantané, l'intérêt de disposer d'appareils de types différents et de les optimiser pour une mission donnée.... Pratiquement toutes ces idées seront concrétisées par ses successeurs en les adaptant évidemment aux circonstances. On reste admiratif devant l'imagination, l'absence de préjugés, la largeur de vue, la pugnacité et l'abnégation de cet homme à qui nous devons, pour une large part, les joies immenses que ce métier nous a procurées et procure encore aujourd'hui aux jeunes générations.
Oui, le Général Lejay mérite d'être mieux connu.....
1- Note du Général Lejay au ministre du 28 juillet 1956
2- Promu le 1° octobre 1955
Général de division Jean Razy
Extrait de l'éloge funèbre prononcé par le Général de Monchy, Président de l'UNAALAT, le 24 mars 2009
Héros de la 2ème DB, le Général Razy a été un acteur essentiel de l'histoire de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre, un précurseur passionné de l'emploi des hélicoptères dont il a mesuré très tôt les potentialités.
Né à Paris le 1er avril 1914, il entre à Polytechnique à 21 ans et choisit de servir à la sortie dans l'artillerie. Il participe à tous les combats de la campagne de France. Fait prisonnier au cours d'une reconnaissance, non seulement il réussit à s'évader, mais il rejoint la 2ème Division Cuirassée avec des armes anti-char et des armes automatiques prises à l'ennemi, ce qui lui vaut d'être fait chevalier de la Légion d'Honneur comme Lieutenant à 26 ans.
Renvoyé dans ses foyers en 1942, il rejoint la résistance des Forces Françaises de l'Intérieur, avant d'obtenir sa réintégration dans l'armée d'active avec le grade de capitaine au 3 ème Régiment de Marche du Tchad. Son courage physique, son sens du devoir et ses qualités d'entraineur d'hommes seront plusieurs fois reconnues dans les combats de libération des Vosges, d'Alsace puis en Allemagne au sein de la 1ère Division Française Libre et de la 2ème DB où il est cité à nouveau trois fois, à l'ordre de la Division et de l'Armée.
La paix revenue, affecté début 1946 au C.P.O.A (Cours Pratique d'Observation Aérienne) sous les ordres du Colonel Lejay, la passion de la troisième dimension ne le lâchera plus et il passe son brevet de pilote avions comme Chef d'Escadron en 1952 avant de former un embryon d'Etat-major du Commandement de l'Aviation Légère d'Observation de l'Artillerie situé aux Invalides. En fait il est désigné par le Général LEJAY, qui à plusieurs occasions lui témoignera son estime et sa confiance, pour établir les relations avec l'administration centrale propres à assurer l'efficacité et la crédibilité de ce nouvel organisme, et partant de l'ALAT naissante. La réussite sera totale grâce à sa pugnacité.
La guerre d'Indochine qui domine l'actualité d'alors pose de redoutables problèmes de gestion, de relève des personnels et de formation. Grâce à son intelligence aigue, le commandant Razy comprend très tôt l'intérêt des hélicoptères pour le combat terrestre. Afin de satisfaire les besoins nouveaux en pilotes, il met sur pied un Centre de formation des pilotes hélicoptères à Satory, le Groupe d'Hélicoptères n°1 dont il prend bientôt le commandement.
Il complète sa formation en suivant de 1954 à 1955 le stage pilote hélicoptère aux Etats-Unis à Camp Rucker, devenu Fort Rucker. Ses compétences sont particulièrement appréciées des membres de l'Army Aviation, notamment du Général d'Armée CODY, Commandant l'Army Aviation et futur chef d'Etat-major de l 'Armée Américaine.
De retour en France il multiplie les missions en Afrique du Nord où il prône le renforcement des moyens d'observation et de transport. Ecouté par l'Armée de Terre, il est envoyé en mission aux Etats-Unis en 1956. (Quelques initiés sauront alors que ses liens avec le Ministre de la Défense de l'époque, camarade de promo de l'X, seront probablement déterminants pour l'achat d'une centaine de H21 Banane et leur affectation à l'Armée de Terre).
Promu Lieutenant-colonel, il est affecté à Sidi -Bel-Abbes pour créer et organiser l'Ecole d'Application naissante de l'ALAT. Tout en contribuant à la formation de 180 pilotes hélicoptères, il totalise aux commandes des centaines de vols opérationnels en prenant part aux opérations aéroterrestres dans le djebel Kerrouchua en 1957,Teupell en 1968 et le secteur du Telagh en 1959 et pour lesquelles il est cité deux fois.
Rentré en métropole en 1960 avec le grade de Colonel, il prend la fonction de Chef d'Etat-major du COMALAT lors de son transfert à Issy-lès -Moulineaux.
Puis il quitte l'ALAT pour rejoindre en 1963 le Centre Interarmées d'Essais Nucléaires à Colomb-Béchar. En 1967 promu Général, il est affecté à la Direction des Recherches et Moyens d'Essais à la DGA à Paris.
Il quitte le service actif comme Général de Division en 1972.
Le Général de Division Jean Razy était :
- Commandeur le la Légion d'Honneur
- Croix de Guerre 39-45 avec 4 citations
- Croix de la valeur Militaire avec 2 citations
- Médaille du Service de Santé
- Présidential Unit des Etats-Unis
- Médaille de l'Aéronautique
28 novembre 1966 à l’occasion de la dernière cérémonie au monument commémoratif de la mort du général Leclerc et passagers de son appareil, près de Colomb Bechar.
Dernière cérémonie avec la présence de troupes Françaises en Algérie. (Collection colonel Jean Humbert) :
De gauche à droite : Commandant armée de l’air, aide de camp du général Yves Hautière (CIEES), Autorité Française (Consul ?), Autorité Algérienne, Officier Algérien, Colonel Jean Razy (CIEES), Général de Bort (CIEES)
Remerciements à M. Bernard Ballanger, ancien de la Base aérienne de Bou Sfer 1964/65
Colonel André Berthelot
La carrière aéronautique du Colonel Berthelot peut surprendre puisqu'elle a débuté avec un brevet d'observateur en ballon délivré par l'Armée de l'Air, en 1936. Si l'on pense qu'à l'époque - à deux ans des accords de Munich (1938) - le monde militaire, et sans doute politique, connaissait l'essor d'une certaine Aviation de Chasse se préparant à entrer en scène, on est pris par le doute, mais aussi par un sentiment d'admiration pour ces volontaires n'ayant pas d'états d'âme pour exécuter des missions du modèle Valmy 1792.
Le parachutisme militaire, sur le trajet éventuel de retour en " catastrophe " du ballon ascenseur, en était encore à ses débuts avec, entre autres, un certain Capitaine Berge, plus tard Colonel Berge, Officier supérieur adjoint au Commandement de l'ALAT en 1958.
Mais, au fait, avaient-ils des parachutes dans leur ballon ? Et bien oui, un parachute de nacelle, puis après un mois de guerre en 1939, pendant lequel des observateurs sont " descendus en flammes " par la chasse, l'incendie du ballon ayant rattrapé la nacelle, donc le parachute, changement de tactique !
Toutes les ascensions ont lieu de nuit, l'observateur dispose d'un parachute dorsal à ouverture commandée...et de son pistolet réglementaire. Des vies sont sauvées, on perfectionne la reconnaissance armée de nuit modèle 14-18, ou va-t-on vers la Division aéromobile ?
C'est au choix...et c'est triste.
La moitié des effectifs officiers du stage de perfectionnement d'observation aérienne de Mailly en 1938 (sur avions, sur autogires, mais encore en ballons) est perdue.
Combien d'histoires restent à écrire, des histoires vraies, sur ces hommes qui n'ont peut-être pas inventé l'ALAT ou "découvert la lune", suivant un qualificatif employé par les éternels savants, mais ont progressé héroïquement en éclaireurs sur le petit bout de chemin tortueux et dangereux qui pouvait y mener...à l'ALAT, pas à la lune.
Qu'un de ceux là, j'allais dire un rescapé, soit présenté aux lecteurs de Béret Bleu nous a semblé juste et intéressant.
Ingénieur des Arts et Métiers, peloton EOR Artillerie à Poitiers en 1930-31, admis major de sa promotion d'EOA à Poitiers en 1934, Major en fin de stage, Artillerie de montagne, brevet d'observateur en ballon, Armée de l'Air Mailly 1938 (même stage que le Capitaine Navelet, futur COMALAT, décédé en service aérien commandé en 1967), instructeur des observateurs de l'Armée de Terre de 1945 à 1952, breveté observateur pilote ALAT en 1952, en Indochine chargé de la prise en charge des Groupes aériens d'observation par l'Artillerie de 1953 à 1954, Chef du 4ème bureau, Sous-chef puis Chef d'Etat-major du Commandement de l'ALAT de 1955 à 1960, Commandant du Groupement d'ALAT du Constantinois de septembre 1960 à décembre 1962.
Il est inutile d'insister pour le faire parler d'autres états de services, de ses missions, de ses quelques milliers d'heures de vols, de ses citations, de ses punitions pour avoir défendu âprement l'ALOA puis l'ALAT...
Ce n'était pas son genre, et il aurait plutôt tendance à s'enflammer, comme toujours, pour les grands principes, la fidélité dans le souvenir et le respect dû à ceux qui se sont battus pour les défendre.
Les très anciens de l'ALAT savent très bien tout cela...
Général (cr) Coffrand ancien élève et subordonné du Col Berthelot.
Général de Brigade André Coffrand
Préface du général Charles-Henri de Monchy
La disparition du Général COFFRAND, dans l’intimité la plus absolue, à l’image de sa personnalité empreinte de réserve, de modestie et de discrétion, est l’occasion de faire connaître à l’ALAT et en particulier aux jeunes générations les services éminents que cet officier exemplaire a rendu à l’ALAT et à la France. Ceux qui n’ont pas eu l’honneur de le connaître, comprendront alors pourquoi cet homme exceptionnel avait de loin une connaissance totale et parfaite de l’histoire de notre arme, dans laquelle il débutera sa carrière en 1948 et qu’il ne quittera plus jusqu’à son départ en 1976.
Sous les ordres du Cdt Razy, il sera la cheville ouvrière de la création de l’état-major de l’ALOA en 1953, situé alors 2 avenue de Saxe dans le 7ème arrondissement de Paris, dans une baraque à la place de laquelle s’élève aujourd’hui l’UNESCO. Cet embryon du futur COMALAT se composait en outre d’un Adt et d’un jeune sous-officier, Mathoux, actuel porte-drapeau de l’UNAALAT, disposant d’un vélo réglementaire pour les liaisons avec l’EMAT ! Dix ans après, il rejoindra une nouvelle fois le COMALAT, maintenant installé sur l’héliport Issy-les-Moulineaux, où il tiendra le poste–clé de chef d’état-major.
Nommé Général de brigade, il terminera sa carrière avec plus de 3 000 heures de vol opérationnelles, dix citations dont six à l’ordre de l’armée, à Nancy, ville que l’ALAT a définitivement quittée en 2010 et où sont passés bon nombre d’appelés et d’engagés de notre arme.
Mais le Général COFFRAND s’est investi au service de l’ALAT bien au-delà de sa vie active en créant l’Entraide ALAT et en consacrant de nombreuses années à développer l’efficacité de cette organisation unique. Seul survivant de la période difficile de l’Indochine où s’est jouée l’existence même de l’ALAT, le Général Coffrand n’a jamais ménagé ses efforts pour honorer la mémoire de ses chefs, mais a toujours été d’une grande discrétion sur ses propres actions. Partout il a manifesté son sens de l’interet général et a défendu l’ALAT qui lui exprime aujourd’hui sa profonde reconnaissance.
Il n’est pas de meilleure manière d’honorer ce héros que de vous donner lecture du discours prononcé par le Général d’Armée Navereau lorsqu’il a élevé le Général Coffrand à la dignité de Grand Officier de la Légion d’Honneur.
Discours du général Hervé Navereau à l'occasion de l'élévation à la dignité de Grand-officier de la Légion d'Honneur du général Coffrand
Mon cher Général,
C'est un moment très particulier qui m'est offert aujourd'hui, au moment de vous élever à la dignité de grand-officier de la légion d'honneur. En vous exprimant d'abord ma joie de voir vos mérites éminents enfin reconnus, en vous exprimant ensuite mes très sincères félicitations, je savoure enfin l'occasion de découvrir, puisque nous nous connaissons depuis longtemps, votre véritable personnalité souvent cachée par la réserve, la modestie et la discrétion.
Puisqu'il faut expliquer le pourquoi de cette dignité de grand officier je voudrais d'abord décrire la place étonnante que vous avez eue dans l'ALAT.
Après vous être engagé, en novembre 1939, en soulignant que la guerre avait été déclarée le 2 septembre, vous avez pratiqué successivement les chantiers de jeunesse, puis les Forces Françaises de l'Intérieur puis le 3ème dragon à Castres en 1944 avant de devenir enfin artilleur comme vous le serez jusqu'à la fin de votre carrière en rejoignant le 4ème régiment d'artillerie, régiment prestigieux s'il en est, puisque ce fut le régiment de Bonaparte !
Participant alors à la fin de la campagne de 1945, vous vous distinguez déjà par une action qui vous vaut votre première citation !
Puis c'est l'Ecole d'Artillerie à Idar Oberstein, de célèbre mémoire, puisque pour la plupart nous en sommes tous sortis !
Puis vient ce que j'appelle le parcours ALAT où vous êtes entré en septembre 1948 et dont vous êtes sorti le 3 janvier 1976 ! Donc, à l'évidence, vous connaissez bien l'ALAT n'est-il pas vrai ?
J'énumère successivement tous les postes que vous y avez tenus pour expliquer à tous ceux ici présents qui ne vous connaissaient que de loin, la parfaite, intime, complète possession intellectuelle que vous avez eue de l'ALAT.
Observateur avion en Indochine du 14 octobre 1949 au 1er septembre 1953. Quatre ans ! J'aurai l'occasion d'en reparler plus loin mais puisque nous parlons tous ici du même sujet que nous connaissons bien, quelle expérience opérationnelle et aéronautique vous avez acquises dans des conditions que nous sommes en mesure d'apprécier.
Vous êtes affecté en septembre 1953 au Commandement de l'ALAT. N'oublions pas que nous sommes au tout début de la création de l'ALAT. Vous êtes après l'expérience opérationnelle un des fondateurs de notre ALAT, avec les difficultés que nous savons et qui mériteraient un chapitre particulier.
Puis, c'est l'Algérie où vous êtes affecté en 1958 à l'Ecole d'Application de l'ALAT à Sidi bel Abbès. Notons dans cette construction de l'ALAT qu'elle a déjà un commandement et une école d'application. Impossible de ne pas évoquer au cours de cette marche en avant de l'ALAT, le travail du Général Lejay, du Général Razy et du Commandant Berthelot.... Mais vous les connaissez mieux que moi. Dans cette école d'application, vous participez aux opérations du secteur, puis êtes nommé successivement commandant en second, puis commandant de l'Ecole jusqu'en septembre 1963 en ayant effectué à cette date, le transfert de l'Ecole au Luc Le Cannet des Maures.
Après quatre ans en Indochine, cinq ans en Algérie, n'oublions pas le point de départ de 1939. 1939 -1963: vingt quatre années opérationnelles !
Vous prenez alors en septembre 1963 le commandement du GAOA 3 à Baden où, ce temps de commandement qui suit celui de Bel Abbès, vous permet de parfaire votre formation et justifie alors votre nomination au Comalat où vous tiendrez pendant trois ans le poste de chef d'Etat-Major. C'est là que nous avons travaillé quotidiennement ensemble et qu'est véritablement née notre amitié.
En juillet 1969 vous prenez le commandement du GALAT 103 à Versailles, puis nommé Colonel vous êtes désigné en juin 1971 pour prendre le commandement du CISALAT, Centre d'Instruction de l'ALAT où vous terminerez Général de Brigade, le 3 janvier 1976.
Quelle carrière, magnifique ! Elle contient toute l'histoire de l'ALAT.
Mais je dois maintenant parler précisément de vos mérites éminents qui vous valent votre élévation à la dignité. Le bilan est impressionnant, éloquent et justifie cette cérémonie d'aujourd'hui. Vous avez mérité dix citations dont six à l'ordre de l'Armée.
Votre première citation date du 24 mars 1946 dans les Vosges, à l'ordre du Régiment pour une action remarquée à la tête d'une section de Mortiers d'Infanterie, qui vous orientait déjà vers l'Artillerie.
Les six citations suivantes, toutes à l'ordre de l'Armée, comme observateur en avion. Je vous lis la quatrième citation acquise le 10 avril 1952
Citation à l'ordre de l'armée.
Décision n° 15 du ministre de la Défense Nationale, en date du 10 avril 1952
"Officier observateur de valeur exceptionnelle qui, depuis plus de deux années a pris une part glorieuse aux opérations de Cochinchine, du Sud Annam et du Cambodge. A donné un magnifique exemple de courage le 20 Juin 1951 sur la forêt d'AN NON THAY en déclenchant une intervention massive de l'artillerie sur 2 T.D. rebelles découverts au moment où ils faisaient mouvement vers une zone boisée. Pris sous le tir redoutable d'armes automatiques qui touchèrent six fois l'avion, malgré les défaillances graves du moteur perforé par trois balles de 12mm7, a tenu à rester sur l'opération à la limite des possibilités et continué à régler avec un sang-froid les tirs de l'artillerie.. Totalise 370 missions de guerre n° 2 en 1011 heures de vol dont 95 missions effectuées en 278 heures de vol depuis sa dernière citation." Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre des T.O.E. avec palme. Inutile de commenter, sinon d'admirer.
La dernière citation en Indochine, à l'ordre de l'armée elle aussi, à l'issue d'une opération d'envergure dans la Plaine des Joncs, se termine par la phrase suivante « mérite d'être cité en exemple à tout le personnel de l'Aviation Légère. Totalise depuis son arrivée en Extrême Orient 2073 heures de vol en 720 missions de guerre où l'avion est souvent touché."
Puis c'est en Algérie, comme pilote d'hélicoptère que vous méritez à nouveau trois citations à l'ordre de la Division, alors que vous exercez aussi, les charges de commandement et administratives de l’École.
Toutes les citations du Capitaine, puis du Commandant Coffrand commencent par ces termes élogieux :
- officier observateur de classe, d'un courage et d'une abnégation au dessus de tout éloge
- officier observateur d'un grand mérite, montrant en toutes circonstances un sang-froid imperturbable-observateur d'une classe tout à fait exceptionnelle
- brillant officier d'une grande bravoure au dynamisme communicatif
Vous avez effectué en Algérie un millier d'heures de vol.
Total impressionnant que cette carrière opérationnelle avant tout, de commandement permanent, à tous les postes de 1'ALAT, marquée par le courage, la bravoure et la disponibilité.
Comment ne pas être admiratif !
Il me reste enfin à évoquer aujourd'hui, pour terminer ce panégyrique, votre personnalité qui est marquée d'abord par un équilibre et une modestie discrète, qui vous ont évité, tout en gardant en permanence le sens du devoir bien fait, de vous mettre en avant comme d'autres auraient pu ou su le faire à votre place.
Vous saviez parfaitement, bien que parfois n'en pensant pas moins, garder en opérations et après en État-major, garder dis-je votre sang froid devant des situations ou des prises de position de chefs qui n'étaient pas les vôtres. Mais votre raison, votre esprit de discipline, votre totale discipline intellectuelle vous ont permis d'accomplir vos missions, d'assumer vos responsabilités d'officier, comme il faut le faire.
Et ce faisant, vous avez conduit l'ALAT vers ses objectifs, malgré toutes les difficultés rencontrées. Vous pouvez à juste titre en être fier, et nous pouvons à juste titre vous en remercier.
Et vous remercier aussi pour votre engagement à la tête de l'Entraide ALAT, car après votre départ de l'activité votre connaissance de l'ALAT et vos qualités de cœur ont rendu tant de services à ceux qui, dans l'adversité, en avaient un tel besoin.
C'est donc pour l'ensemble de ces qualités éminentes que se justifie votre élévation à la qualité de grand officier, et je dois dire, qu'ayant pu apprécier en travaillant avec vous dans la plus entière confiance et amitié, combien j'ai plaisir à vous remettre cette dignité, au terme d'une si riche carrière.
Vous l'avez tant mérité !!!!!!
Général Armand Leroy
Eloge funèbre par le Lcl Guy Fonteneau, Saint Raphaël, ND de la Victoire, le 17 mars 2003
Mon Général,
Vous êtes né à Ploërmel, dans le Morbihan en 1921 dans une caserne de Gendarmerie où votre père, gendarme à cheval venait de rejoindre pour la première fois de sa carrière, la Métropole après 7 ans d'Indochine.
Orphelin de mère à 5 ans, vous avez été élevé ainsi que vos deux sœurs jumelles par votre père toujours en service, dans un milieu militaire où la rigueur, la discipline et la disponibilité étaient les normes.
Instruit jusqu'au Certificat d’Études Primaire à l'école de la République dans le culte de la morale et de l'amour de la Patrie, vous rentrez en 5° en 1933 au Prytanée Militaire de La Flèche.
Votre père prend sa retraite la même année après 25 ans de service. Il décédera brutalement en juin 1939 laissant trois enfants.
A la déclaration de guerre de 1939 vous parvenez à convaincre votre tuteur de vous laisser vous engager au Dépôt d'Artillerie Hippomobile du Quartier Foch, à Vannes.
Vous projetez d'y suivre le Peloton d'élèves Gradés pour, plus tard, entrer à l’École d'Officiers d'Artillerie de Poitiers. Votre commandant de batterie en décide autrement et vous donne l'ordre de suivre les cours du peloton d'élève Officiers de Réserve.
En mars 1940 devant l'avancée des troupes allemandes, L’École quitte Fontainebleau pour Poitiers, puis pour la région de Limoges. Vous êtes alors affecté comme Aspirant au 72° RA à Dun-sur-Auron dans le Cher.
En février 1941 les conditions d'armistice ne vous permettent plus de rester sous les drapeaux, votre classe d'âge n'ayant pas été appelée. Pour ne pas être obligé de retourner en zone occupée vous demandez votre admission dans les Chantiers de Jeunesse, mais vous êtes affecté au Centre de Démobilisation de Châteauroux où vous vous occupez du retour à la vie civile de centaines de démobilisés.
Vous demandez sans succès à servir en Extrême Orient, mais êtes enfin affecté aux Chantiers de Jeunesse.
En mai 1944, en permission en Bretagne, vous êtes contacté par la Résistance que vous rejoignez le 6 juin. Vous participez aux côtés des américains à la libération de Pontivy puis vous retrouvez commandant de la 18° compagnie du 3° Bataillon FFI après le départ des cadres plus anciens.
Les Américains recherchent alors un artilleur français. Vous vous retrouvez donc provisoirement commandant de la 1° Batterie FFI du Morbihan, équipée de matériel allemand récupéré. Vous faites alors partie du 10° RA appartenant à la 18° DI mise sur pied à partir des éléments FFI de Bretagne.
Vous débarquez à Saïgon le 21 avril 1947 et rejoignez à Tourane le 3° Groupe du 41° RAC. Vous y commencez une carrière d'observateur en avion sur Morane 500 au cours de l'opération Marcel.
En juillet vous êtes à Haïphong avec votre section d'interprétation. Vous participez à de nombreuses opérations et êtes victime de deux accidents sans gravité de Junker 52 dans la même journée. Vous volez au Tonkin sur tous les types d'appareils de l'Armée de l'Air et le l'Aéronavale.
Affecté au 2° Bureau, vous êtes chargé d'effectuer la synthèse des renseignements sur le Viet-Minh.
En septembre 1948 vous êtes affecté à Nam Dinh à la 1° batterie du RACM, équipé de matériel US datant de la 2° guerre mondiale. Vous participez encore à de nombreuses opérations et en mars 1949 vous passez votre Brevet de Parachutiste en vue d'une opération qui finalement n'aura pas lieu.
Vous rentrez en France en octobre 1949 et êtes affecté à la Compagnie administrative Régionale N° 3 à Rennes pour la durée de votre congé de fin de campagne. Moins d'un mois après votre retour, vous faites la connaissance d'une fort agréable jeune fille que vous épousez le 3 mars 1950 avant de partir avec elle pour le Maroc le 21 mars.
Vous êtes affecté au Groupe d'Aviation d'Observation d'Artillerie N° 3 à Fès. Après 6 mois d'errance de chambre d'hôtel en chambre meublée, l'attribution du 1° logement militaire de la famille Le Roy vous permet d'accueillir votre premier enfant le 11 février 1951.
Promu Capitaine le 1° octobre, vous prenez le commandement de l'Unité Administrative du GAOA.
En mai 1952 vous suivez le cours des commandants de Batterie d'Artillerie sol-sol dans les camps de Champagne.
De retour au Maroc, au cours d'une manœuvre dans le Moyen Atlas, le Morane dans lequel vous avez pris place effectue un décollage difficile, heurte une ligne téléphonique et se pose sur le ventre en bout de piste. Plus de peur que de mal. La situation politique se dégrade au Maroc. Madame Le Roy rentre en France et vous la rejoignez pour la naissance de votre deuxième fils le 10 juin 1953.
Vous êtes rappelé au Maroc au moment de la déposition du Sultan et vous y ramenez votre famille en octobre.
Nouvel et dernier accident de Morane au cours d'une simulation d'attaque d'aviation de chasse. Le pilote et vous êtes indemnes, mais à peine avez-vous le temps de vous éloigner que votre avion prend feu.
Le 10 juillet 1954 vous rentrez en France, affecté au GH 1 qui est en charge de la formation des pilotes hélicoptère de l'Armée de Terre.
En 1955 vous effectuez votre stage de pilote avion à l’École de Spécialisation de l'Aviation Légère d'Observation d'Artillerie de Mayence, en Allemagne.
Vous êtes breveté Observateur Pilote Avion.
Rentré au GH 1, vous suivez les cours de formation de pilote hélicoptère et vous êtes breveté début 1956. Le GH1 devient École d'Application de l'ALAT. Votre famille habite successivement la Bretagne, Chalon, Paris XVIII°, et Versailles avant d'obtenir un logement militaire en juillet 1957 au moment où l’École d'Application de l'ALAT est transférée à Sidi Bel Abbes. Voue êtes tout de même présent en Métropole pour la naissance de votre fille à Saint-Mandé le 19 octobre 1957.
Vous participez à plusieurs opérations en Algérie, effectuant notamment de nombreux héliportages.
Le 2 mai 1958 vous êtes désigné pour mettre sur pied et commander le Peloton ALAT de l'EAA à Châlons sur Marne.
Vous êtes promu Chef d'Escadron le 1° octobre 1960. Le 1° décembre vous êtes affecté de nouveau en Algérie au Groupement ALAT 105 à Alger. Vous y assurez la responsabilité de tous les Pelotons avions et hélicoptères du Sud, ce qui, à votre grande satisfaction, vous éloigne souvent d'Alger.
En août 1961 vous êtes affecté au Commandement de l'ALAT à Paris et prenez la direction du Bureau Études chargé de la mise sur pied des GALDIV et GALCA. Ces responsabilités vous amènent à effectuer des voyages d'étude et d'échange aux États Unis, en Grande Bretagne et en Allemagne, et vous permet de participer à la définition du futur hélicoptère Puma SA 330.
Début 1965 vous suivez le cours des Officiers Supérieurs d'Artillerie.
Promu Lieutenant Colonel le 1° juillet 1965, vous prenez le commandement du Groupe ALAT de la 3° Division à Baden Oos. En 1966 le GALDIV 3 emménage à Fribourg.
En novembre 1967 vous êtes Chef d’État Major de l'Artillerie de la 3° Division, toujours à Fribourg.
En juillet 1969 vous prenez le commandement de l’École d'Application de l'ALAT installée eu Cannet des Maures depuis son retour d'Algérie.
Vous êtes promu Colonel le 1° octobre 1969. Votre expérience militaire et aéronautique vous permet d'imprimer votre marque à la formation des pilotes tant en vol tactique qu'en vol aux instruments.
Vous avez la satisfaction de voir arriver les premiers Pumas à la conception desquels vous avez largement participé lors de votre passage au Bureau Études.
En novembre 1970 vous suivez le cours des Colonels d'Artillerie, puis vous effectuez, dans votre École, votre transformation sur Puma, avec la conscience et l'application d'un parfait stagiaire. Profondément humain et toujours près de vos subordonnés que vous vous attachez à connaître personnellement, vous ne négligez pas l'instruction et la promotion sociale des appelés du contingent qui sont sous vos ordres.
Affecté le 1° septembre 1973 au Groupement ALAT 104 à Aix les Miles, vous avez alors sous vos ordres, au plan technique, toutes les Unités ALAT au sud de la ligne Poitiers-Besançon.
En février 1976 vous êtes affecté au Commandement de l'ALAT à Villacoublay, comme Colonel adjoint au Général COMALAT. Vous êtes particulièrement chargé du personnel, de la gestion des effectifs, de l'encadrement des Unités, de la prévision des mutations des Officiers et des Sous-Officiers.
Le 12 juillet 1978, nommé Général de Brigade, vous faites vos " Adieux aux Armes " au cours d'une Prise d'Armes à l’École d'Application de l'ALAT, après 39 ans de service et 4000 heures de vol.
Vous êtes
- Commandeur de la Légion d'Honneur
- Commandeur le l'Ordre National du Mérite
- Titulaire de la Croix de Guerre 39/45,
- de la Croix de Guerre des T.O.E. avec 4 citations
- de la Croix de la Valeur Militaire
- de la Médaille de l'Aéronautique.
-
Vous avez surtout gagné le respect, l'estime et l'amitié de tous ceux qui vous ont connu, qui ont eu la chance de vous avoir comme collaborateur ou qui ont eu l'honneur de servir sous vos ordres.
En leur nom à tous, mon Général, je vous salue une dernière fois.
Général de Division Jacques Navelet
Biographie par le Général Mahieux
Le Général Navelet - La base école de DAX porte son nom.
Le Général Navelet est né le 4 août 1911, il y a 91 ans, dans le département de la Haute-Vienne. Son père, ingénieur diplômé de l'école Centrale, officier de réserve, est tué au cours d'une reconnaissance devant Verdun en 1916.
Le jeune Jacques Navelet n'a que cinq ans et la vie s'ouvre, pour lui et ses deux frères, sur des perspectives sévères. Ils sont pupilles de la Nation et seront adoptés plus tard par une grande tante Noualhier. Le jugement d'adoption précise que les trois frères s'appelleront Navelet-Noualhier. Le point d'attache de la famille est à Berneuil, en Haute-Vienne, mais les études, les évènements familiaux et les difficultés de l'époque amènent Jacques Navelet dans la région parisienne pour une scolarité couronnée par une entrée brillante à l'école Polytechnique. Il est reçu 13ème de sa promotion en 1931.
La généalogie apporte-t-elle un signe du destin pour sa carrière ? Sa grand mère, Céline Noualhier, est arrière petite fille, dans l'ascendance paternelle, du Maréchal Jourdan, commandant en Chef de plusieurs armées et vainqueur des Autrichiens à Fleurus en 1794. C'est, curieusement, la première bataille de l'histoire où l'observation aérienne en ballon joue un rôle prédominant. Effectivement, la vie et la carrière du jeune polytechnicien ne s'attardera pas dans le calme des études supérieures.
Lt d'Artillerie, volontaire pour suivre le cours des Observateurs Navigateurs en avion au sein de l'Armée de l'Air, il est victime, après avoir été breveté, d'un grave accident aérien qui l'écarte près de trois mois du service actif.
Affecté à la déclaration de guerre, en 1939, à la célèbre Unité de l'Armée de l'Air qui deviendra la 33e Escadre de reconnaissance, il est abattu en décembre par la chasse allemande au cours d'une mission en profondeur au-dessus de l'Allemagne. Grièvement blessé à nouveau, enfermé dans un camp de prisonniers polonais (il n'y a pas encore de prisonniers français), il ne pourra reprendre contact avec sa famille que huit mois plus tard. Mais l'inactivité et la passivité ne peuvent convenir au Lt Navelet qui multiplie les actes de mauvaise humeur envers ses geôliers. Les sanctions sont à la mesure de son comportement : c'est l'emprisonnement dans la forteresse de Colditz, camp international réservé aux Officiers récalcitrants ( le film" La grande illusion" retrace la vie dans ce camp). Pas plus là qu'ailleurs rien n'impressionne le Lt Navelet.
Avec la complicité d'un médecin militaire belge, il réussit à se faire hospitaliser à l'extérieur du camp, se conduit en malade diminué, docile, semblant accepter le renvoi en captivité à Colditz. Dans le train du retour, quatre "blessés malades" sont aussi gardés par deux militaires. Patience, ruse, organisation, énergie...Les deux convoyeurs sont éliminés à l'aube et, individuellement, pour éviter les risques, les quatre officiers se dispersent rapidement.
Le Lt Navelet est maintenant "travailleur volontaire français en Allemagne" munis de papiers "officiels", habillé en civil. Peut-on imaginer le courage d'un homme seul en milieu hostile, progressant sans aucun moyen, sur de longues distances, vers la liberté ?
La Belgique occupée n'est pas très sûre, mais la population est en principe amie. Le passage de la frontière est risqué mais, avec l'assurance apparente que donne l'audace, le Lt Navelet la franchit, à découvert, sur le porte-bagages de la bicyclette d'un travailleur frontalier belge... Une scène digne d'un bon film !
C'est bientôt Bruxelles où il reste caché chez un médecin pendant deux semaines, encore une frontière à franchir et, enfin, la ligne de démarcation en France pour finalement arriver à Lyon, en zone libre, le 4 novembre 1941. Là, il apprend qu'il est capitaine depuis plusieurs mois...
La vie de garnison ne sera qu'une courte parenthèse dans cette période de guerre, les Allemands envahissent la zone libre après le débarquement des alliés en Afrique du Nord en novembre 1942.
Le Cne Navelet "reprend son sac" et décide de rejoindre le Maroc en franchissant clandestinement les Pyrénées. C'est encore la prison en Espagne pendant plus de quatre mois et, enfin, le Portugal puis le Maroc en juin 1943.
Après tant d'aventures extraordinaires, tant de risques et de souffrances, on est presque tenté d'imaginer que le Cne Navelet devrait retrouver un peu de calme.Mais la guerre continue. C'est le débarquement en Provence, à Ste Maxime, le 15 août 1944, la campagne de France, les Vosges, l'Alsace, puis l'Allemagne et, enfin, l'Autriche à la fin de la guerre en Europe le 8 mai 1945.
Maintenant Chef d'Escadron, peut-on imaginer cet officier supérieur profitant enfin de la Paix alors que la guerre continue en Extrême-Orient contre le Japon ?
Ce serait une erreur, il est volontaire pour un départ immédiat et affecté, dès juin 1945, à l'État Major de l'Artillerie du Corps expéditionnaire en voie de constitution.
Le 2 septembre 1945, le Japon signe une reddition inconditionnelle mais les troubles engendrés par la Guerre dans toute cette partie du monde ne prenant pas fin pour autant. En Indochine, les mouvements nationalistes soutenus par les Japonais, les troupes chinoises et Japonaises, les souverains du Cambodge et d'Annam qui ont déclaré en mars 1945 qu'ils soutiennent le Japon et ne sont plus liés à la France par les traités de Protectorat , donc indépendants, les influences étrangères chino-américaines et, même, les divergences politiques françaises, ont créé des situations confuses et souvent très graves.
Le Général Leclerc envoyé sur place avec le corps expéditionnaire prend cette situation et négocie avec HO-CHI-MINH qui semble le plus influent parmi les représentants des mouvements divers et souvent opposés les uns aux autres. Un accord est signé, mais le gouvernement français n'en approuve pas les conditions et c'est une longue période de discussions qui commence. En France HO CHI MINH, en mission, attend plusieurs semaines la constitution d'un gouvernement. En Indochine, les adversaires politiques d'HO CHI MINH ne lui pardonnent pas cet échec et c'est le Communisme international qui prend la direction des opérations. Après des incidents ce sont les actions de guerre qui débutent par une affaire très grave : le 19 décembre 1946, les garnisons françaises du Tonkin sont attaquées par surprise.
Le Chef d'Escadron Navelet, en Indochine depuis le début février, commande trois groupe aériens d'Observation d'Artillerie (G.A.O.A) répartis sur tout le Territoire. Les missions deviennent rapidement Interarmes. Chaque avion, avec ses équipements radios, est le relais du P.C Opérationnel. Il recherche les renseignements et transmet les ordres, règle les tirs d'artillerie, guide l'aviation et renseigne les Unités sur le terrain.
La mission d'une Aviation légère de l'Armée de Terre (ALAT) du futur est entrevue.
Son séjour en Indochine terminé en août 1948, le Chef d'Escadron Navelet, remarque dans son Commandement et par ses compétences opérationnelles, est à nouveau affecté dans l'Aviation légère d'observation d'Artillerie (ALOA) naissante en Allemagne puis à l'École des opérations aériennes combinées en qualité d'instructeur. Dans ses fonctions, il forme des Officiers en France, en Tunisie, au Maroc, en Algérie, en Afrique...
Lieutenant-colonel en 1952, bientôt breveté de l'Enseignement militaire supérieur, il est affecté à l'État Major des Forces Alliées en Centre Europe.
Colonel en 1957, commandant un secteur opérationnel en Algérie, on le retrouve bientôt dans les fonctions d'adjoint au général commandant le corps d'Armée d'Alger.
Général en 1962, à 51 ans, une mission très importante lui est confiée. À la disposition du Premier Ministre, c'est lui qui devient Directeur de la Division "Affaires générales au Secrétariat général de la Défense nationale".
Pressenti pour commander l'École Polytechnique il est, dans le même temps le Général le plus expérimenté pour prendre le commandement de l'Aviation légère de l'Armée de Terre toujours en pleine évolution.
Dans ce Commandement, son expérience incomparable, son influence personnelle, son réalisme et sa maîtrise de tous les problèmes apporteront à cette ALAT qu'il a vu naître la légitimité qui lui revient.
Mais le 27 juin 1967, le "Broussard" à bord duquel il est en mission est pris dans une véritable tornade de type tropical, très localisé, comme il en existe parfois dans la vallée du Rhin. Des trombes interrompent pendant des heures tous les déplacements au sol, tous les moyens radios sont neutralisés, le relief est abrupt sur le versant ouest de la forêt noire... Invisible dans les nuages, le piège a fonctionné... à quelques mètres près...
L'ALAT vient de perdre son chef, le Général de Division Navelet, le Colonel Chaudesolle, commandant du Groupement des Unités de l'EST et des Forces françaises en Allemagne, le Chef d'Escadrons Berlandier, Chef du Bureau Effectifs et stages à l'E.M. du Commandement de l'ALAT et un équipage parfaitement qualifié : l'Adjudant Petit et le maréchal des Logis Chef Jacquet.
À l'époque, l'ALAT adolescente, rigoureuse, sûre d'elle même, mais souvent critiquée pour son enthousiasme, ses certitudes et son audace dérangeante, aurait pu encore bénéficier du prestige, du rayonnement et de l'influence de son Chef. C'était une épreuve de plus dans son histoire.
On lira avec émotion et grand intérêt un article paru dans la revue mensuelle des Anciens de l'École Polytechnique, "La Rouge et le Jaune".
Dans cette page remarquable, le Général Mahieux de la même promotion que le Général Navelet, Directeur Général de l'École Polytechnique, fait l'éloge de son camarade, "un ÊTRE DE FEU":
"Il échappe si souvent au danger que nous l'avons pas cru mortel. Abattu au-dessus de l'Allemagne, blessé, prisonnier, il s'évade, revient en France et rejoint les forces d'Afrique du Nord par l'Espagne. Il traverse la France et l'Allemagne dans les rangs de la première D.B. Il part en Indochine au lendemain de son mariage. Il est en Algérie, longuement, et y assume des missions très diverses, toujours avec le même élan générateur d'ordre et d'amitié. Droiture, loyauté courage, douceur des forts, disponibilité, vigueur, sûreté et fidélité, jeunesse de cœur, don de sympathie, intelligence rapide qui se manifeste par un langage à l'occasion abrupt, sang froid, pureté et désintéressement, autorité rayonnante, il se donne tout entier à son devoir, avec autant d'ardeur que délicatesse. Avec joie aussi, Et il en est dévoré.
Avec cela gai et simple. Il fume la pipe. Il joue au tennis et au bridge, et avec quelle classe !
Ce même homme, à la fois candide et très averti, à la carrière étincelante, engagé dans son temps autant qu'on peut l'être, est extraordinairement attaché à sa province. Il dira quelques fois, et ce n'est pas seulement une pure boutade, qu'il aurait mieux fait d'entrer à l'Institut Agronomique et de vivre parmi les siens, à Berneuil.
Chef de famille comblé. Une épouse admirable, cinq enfants, dont le plus jeune a huit ans. Tout cela n'arrive pas par hasard. Il y a quelques années, au départ du Général Cazelles, il avait été envisagé que Jacques Navelet commande l'École Polytechnique. On l'en avait prévenu et il s'en réjouissait. On ne peut douter que sa réussite y eut été parfaite. Une autre solution a été finalement retenue. Le signataire de ces lignes ne peut pas dire qu'à aucun moment, pendant cette période, la chaleur et la limpidité de ses rapports avec Navelet ne subirent la moindre atteinte.
À ce trait, nos lecteurs, ils s'y connaissent, mesureront la qualité d'âme de notre camarade.
Dieu a rappelé à lui son serviteur. Sans doute sa course était-elle accomplie. Je suis sûr qu'il eût souscrit à cet arrêt. Sans doute aussi la peine des siens est-elle totale, déchirante, irréparable. Mais ils l'acceptent. On ne lie pas sans risque son destin humain à celui d'un être de feu.
Et nous ses camarades, spécialement nous ses camarades militaires, si nous sommes dans la tristesse, nous éprouvons de la fierté.
En 1967, le sang de Jacques Navelet est un témoignage et sa mort l'accomplissement d'un idéal de vie."
Général Maurice Cannet
Le général Cannet nous a quittés.
Premier général commandant l’ALAT issu de ses rangs il est parmi les responsables successifs de notre arme celui, avec le général Lejay, à qui elle doit sans doute le plus. En effet, à chaque étape de sa carrière il a œuvré pour adapter l’ALAT au contexte opérationnel du moment tout en ouvrant des perspectives sur les emplois futurs. Son action s’est exercée dans le domaine des matériels, qu’il affectionnait, comme dans celui de la doctrine d’emploi et des structures. Retracer sa carrière dans l’ALAT, des années 50 aux années 80, c’est donc évoquer 30 années de notre histoire sur lesquelles sa marque aura été permanente et encore visible aujourd’hui.
Jeune officier pilote il sert en Algérie au GH2 sur Bell puis sur H21. Très vite il prend la mesure des défis posés à l’armée de terre par la mise en œuvre d’une quantité importante d’hélicoptères tant les domaines tactique que technique. Appelé par le colonel Crespin à animer le bureau études du GH2 il propose une véritable innovation pour l’époque dans l’emploi des hélicoptères de manœuvre, en préconisant une juxtaposition d’appareils de types différents et d’unités spécialement entrainées à l’utilisation des hélicoptères. Les résultats obtenus sont immédiatement probants, le rendement des opérations est accru et la formule du DIH adoptée dans toute l’Algérie. Cette recherche de l’efficacité à travers la combinaison des moyens aériens et l’emploi de troupes spécialisées dans le combat aéromobile sera reprise dans les grandes transformations que l’ALAT va connaître après la guerre d’Algérie.
De retour en France, le capitane Cannet parfait ses connaissances techniques par un stage de pilote d’essai. Responsable au CEV de l’AL-III, il participe aux expérimentations tactiques de cet appareil équipé de SS11. C’est l’occasion pour lui de développer pour la première fois sa conception de l’hélicoptère d’attaque dans un document de 1960. Un appareil de masse limitée, équipé d’un canon dans l’axe et de missiles, surpuissant, capable de pratique le vol tactique. Il ne reviendra jamais sur ces fondamentaux qui ont donné naissance au Tigre mais finira par concéder que la tourelle n’est pas une si mauvaise idée…
Stagiaire à l’école de guerre, il rédige un mémoire dans lequel il argumente la mise sur pied d’une grande unité aéromobile capable de participer à l’exploitation du feu nucléaire. Il reprendra cette idée quelques années plus tard au moment de la création des RHC. La DAM sera cette grande unité à laquelle il songe dés cette époque.
Tout naturellement il prend la responsabilité du Groupement ALAT de la STAT .Son action à la tête de cet organisme va s’exercer dans trois domaines majeurs.
Tout d’abord il convainc le commandement et le ministre de renoncer à la réalisation d’un hélicoptère d’attaque conçu en coopération avec les britanniques : le WG13. Cet appareil trop lourd, peu maniable, mal armé et à l’autonomie insuffisante ne correspondait pas du tout aux critères qu’il avait définis précédemment. Il obtient qu’un appareil national soit étudié à partir d’ensembles existants. La coopération franco-allemande prendra le relais mais les études menées à l’occasion de ce projet seront très utiles pour la suite du développement.
Le Puma est alors dans sa phase finale de réalisation. Les caractéristique militaires ambitieuses qui ont été initialement élaborées s’avèrent irréalistes pour l’époque : train automoteur, repliage automatique des pales , vol en formation sans visibilité… Le colonel Cannet ramène le projet à plus de réalisme en mettant à profit son expérience de la guerre d’Algérie : l’appareil aura un grande réserve de puissance pour conserver ses performances en altitude et une autonomie importante, il aura deux portes, la communication entre la troupe transportée et l’équipage sera facilitée, bien entendu il sera tout temps et l’accent sera mis sur sa facilité d’entretien y compris en campagne.
Car une autre préoccupation du colonel Cannet est la permanence des moyens de l’ALAT sur le terrain qui se décline en termes de maintien en condition mais aussi de vol tout temps. D’où les études et les expérimentations qu’il impulse sur les ILS et les radars de campagne. Elles déboucheront sur le radar Spartiate.
Appelé à prendre le commandement d’un régiment de transmissions, il ne s’éloigne pas pour autant de l’ALAT. Le général Lagarde est son commandant de division et le futur CEMAT ne se prive pas de ses avis. En effet, une grande réforme de l’ALAT est sur les rails et les décisions ultimes devront être prises par le général Lagarde. Elles viendront conclure les travaux et expérimentations conduites depuis quelques années. Le colonel Cannet soutient l’idée de concentrer les moyens de l’ALAT au niveau des corps d’armées et de distinguer les moyens de combat : les RHC, des moyens d’aide au commandement et aux armes : les GHL. Le commandement de l’ALAT du 1er CA qui lui échoit en 1975 après un temps au commandement de l’ALAT comme chef d’état-major, lui donne l’opportunité de défendre à nouveau ces thèses devant le CEMAT qui y adhère.
En 1977 général Cannet prend le commandement de l’ALAT qu’il conservera jusqu’en 1981.Pendant cette période il aura trois préoccupations principales comme en témoigne le plan d’action qu’il diffuse dès sa prise de fonctions.
Tout d’abord faire vivre la nouvelle ALAT ce qui suppose de mener la bataille des effectifs, de roder les unités à leurs nouvelles missions et de sanctuariser des créneaux de temps consacrés à la formation en particulier au tir antichars.
Élargir le domaine d’emploi en prescrivant un pourcentage d’heures de vol à exécuter de nuit avec ou sans jumelles de vision nocturne suivant le niveau de nuit. Il s’agit de maitriser le déplacement avant d’accéder au combat lorsque les équipements le permettront. Préparer l’avenir en s’engageant personnellement dans la définition des appareils futurs, en particulier l’hélicoptère d’attaque.
En 1981, devant abandonner le commandement de l’ALAT pour prendre de plus grandes responsabilités, il préfère quitter le service actif. Il fonde alors une société de conseil qui lui permettra encore quelques années de garder le contact avec ce qui fut la passion de sa vie : l’emploi des hélicoptères militaires.
Tel fut le parcours dans l’ALAT du général Cannet.
Immense professionnel reconnu de tous, militaires, ingénieurs ou industriels, et parfois craint.
C’est que l’homme était exigeant et ne tolérait pas l’incompétence ou le dilettantisme. Son intelligence vive lui permettait d’accéder rapidement à l’essentiel et il percevait souvent la thèse de son interlocuteur avant que celui-ci l’ait exprimée, ce qui ne manquait pas de provoquer quelque tension entre eux car le général était parfois impatient… Mais nombreux sont aussi ceux qui pourront témoigner de l’attention qu’il portait à ses subordonnés sans parfois la leur manifester directement.
Il serait juste que ce grand soldat, maquisard à 16 ans, ne soit pas oublié et qu’une base de l’ALAT porte son nom. Celle de Valence paraît toute indiquée.
Général Henri Navereau
par le GCA Robert de Crémiers
Le Général Navereau nous a quittés dans la nuit du 26 au 27 février 2019 à l'âge de 89 ans.
Il était depuis quelques années dans une résidence où il recevait les visites de quelques anciens de l'ALAT, dont le Général Roche. Le GDI Grintchenko COMALAT, était venu lui aussi saluer son grand prédécesseur au printemps 2018 à Lorient : cette rencontre de générations avait été un grand moment pour les deux COMALAT. Ces visites étaient l'occasion de revenir sur certaines périodes marquantes de sa vie et de sa carrière.
Issu d'une famille de militaires, il fait ses études secondaires au Prytanée Militaire où il rentre en 1942 : ce passage à La Flèche lui a laissé un souvenir marquant. Il intègre Saint-Cyr en 1949 puis, tout en étant passionné par l’aviation, choisit l'artillerie.
Il sert successivement en Allemagne, en Indochine (au 5ème REI), puis participe aux opérations de Suez avant de se faire breveter observateur-pilote.
Il débute sa carrière ALAT au peloton ALAT de la 10ème division parachutiste en Algérie. Lors de cette affectation, il assurera que le capitaine Jean Gervais « lui avait tout appris de la guerre ». Il y est cité 5 fois dont deux fois à l'ordre de l'Armée. Il effectue son temps de commandement de capitaine au 2ème GALAT avant de retourner à nouveau en Algérie puis d'intégrer l’École de Guerre d'où il est muté à l'EMAT comme officier ALAT.
Comme tous les officiers «directs» de cette époque, il retourne dans son arme et y prend le poste de commandant en second du 16ème RA.
Puis il commande le Groupement de l'ALAT du 1er Corps d'Armée de Phalsbourg avant de rejoindre l’École de Saint-Cyr-Coëtquidan où il tiendra le poste de commandant des promotions (la « Chichi » dans le jargon de Saint-Cyr). Ce poste l'a beaucoup marqué également. Et il faut dire que les élèves l'ont été aussi, tant sa prestance et son autorité ne laissaient pas indifférents !
Il est admis comme auditeur au CHEM/IHEDN avant de rejoindre, comme général, la mission militaire française en Arabie Saoudite.
A son retour il prend le commandement de l'ALAT de 1981 à 1984....l'aboutissement de sa vocation aéronautique ! Il se souvient avec plaisir et fierté d'avoir obtenu la création d'un septième régiment ALAT et de l'avoir appris de la bouche même du CEMAT (le GA Imbot) : « je vous donne votre 7ème RHC » !
Comme général de division, il prend alors le poste prestigieux de chef de la Mission militaire française au Comité militaire de l'OTAN avant d'être nommé Gouverneur Militaire de Paris comme Général de corps d'armée puis Général d'Armée en 89 avant de quitter le service.
A ce jour, seul Général d'armée issu des rangs de l'ALAT, le Général Navereau était :
- -Grand officier de la Légion d’honneur,
-Grand officier de l’ordre national du Mérite,
-Titulaire de la Croix de guerre des TOE et de la Croix de la valeur militaire ( 5 citations),
-Titulaire de la médaille de l’aéronautique.
Citons parmi ses fils et gendres, quasiment tous militaires, le souvenir de son fils Bertrand officier de l'ALAT, dont le décès en 2016 l'avait beaucoup marqué.
Général de corps d'armée Georges Baffeleuf
Éloge funèbre du GCA Georges Baffeleuf prononcé par le GCA de Monchy le 9 janvier 2014
Mon général,
Votre famille, vos jeunes camarades d’active autour du général commandant l’ALAT, les anciens commandants de l’ALAT, la délégation du 1er RHC avec son chef de corps, les vétérans de l’UNAALAT et leurs drapeaux, vos amis sont réunis autour de vous pour vous rendre un dernier hommage et un ultime adieu .
Nous sommes venus en nombre pour vous témoigner notre profond respect et l’affection que nous portons au passionné de l’aéronautique terrestre que vous avez été. Vous étiez né sous une bonne étoile, comme vous aimiez le souligner vous-même, puisque votre parcours ALAT vous a permis d’exercer des responsabilités importantes dans le domaine des matériels, que votre formation scientifique vous faisait affectionner, mais surtout dans les expérimentations tactiques qui ont abouti à la création de la division aéromobile, événement majeur pour l’armée de terre.
Admis à St Cyr à 19 ans, vous choisissez de servir dans l’artillerie, mais vous avez la chance d’avoir votre premier contact avec l’ALAT dès votre début de carrière et, pratiquement dès sa création.
En effet, en juillet 1954, le 40 ème groupe du 80 RA de Nancy, que vous aviez choisi a la sortie de l’école d’application, devant partir en Indochine, deux Piper lui sont affectés et pour vous, c’est la découverte de la troisième dimension. L’expérience s’arrête là, car le départ pour l’Indochine est annulé, mais vous demandez à effectuer le stage pilote.
Vous rejoignez Finthen, près de Mayence, pour le stage pilote avion, dont le président était le Colonel Gervais qui nous a quittés il y a peu de temps. Qualifié pilote avion, brevet n° 113, votre première affectation ALAT au GALAT 7 à Satory, dure une semaine. C’est l’Algérie qui vous attend au peloton avions de la 120 DI à Tlemcen. Vous êtes cité à l’ordre de la division lorsque votre appareil est sévèrement touché par des tirs rebelles le 6 décembre 1956.
Mais là encore, votre séjour est de courte durée, car vous avez la chance d’être désigné pour le premier stage de moniteur avion à Challes-les-Eaux en mai 1957, avec celui qui vous passera les commandes du GALCA 1 de Phalsbourg en 1976, le Colonel Lartigue. Après une période de perfectionnement à Saint-Yan (voltige et vol sans visibilité sur Stampe SV4), vous regagnez Finthen en 1957 pour préparer le déménagement de l’école sur Dax en 1958. Vous vivez une période extraordinaire pour un lieutenant , expérience qui va se prolonger jusqu’en 1960, avec la création des escadrons avions et hélicoptères à Dax, la création des stages montagne à Saillagouse, l’arrivée des N3202 et N3400 !
Les quatre années suivantes, consacrées au cycle du Brevet Technique, vous valent une affectation au GEALAT de Satory, qui devient Groupement ALAT de la STAT sous le commandement du LCL Cannet, qui nous a quittés en janvier 2013, avant de déménager à Valence en 1966. Diplômé de Ecole Nationale Supérieure des Pétroles et Moteurs, puis qualifié Ingénieur Navigant d’Essais hélicoptères après deux années à Istres, vous vivrez trois années passionnantes à expérimenter les équipements du Puma Sa 330 (radar détecteur d’obstacles, tenue de poste, train automoteur, caméras de télévision bas niveau), dont rien ne reste aujourd’hui sinon le valeureux Puma, ainsi que le premier HAP, le WG 13 qui ne déboucha pas…
Après ces années fastes, ce fut une longue traversée du désert hors ALAT : ESG, 70ème RAD (Drones R 20 - n’étiez-vous pas un précurseur ? )- EMAT Emploi, avant de prendre en 1976 la succession du COL Lartigue au GALCA1, devenu 1er RHC en 1977. Deux années de plénitude où de nombreux samedis matin au plafond bas furent mis à profit pour maintenir vos qualifications au vol sans visibilité au plus haut niveau avec un capitaine commandant d’escadrille Puma que je connais bien.
Puis nouveau séjour hors ALAT qui s’annonçait comme définitif : EM 1ère Armée à Strasbourg, CHEM/IHEDN, puis affectation à la 11ème DMT comme adjoint en 1981, puis directeur de l’École Supérieure des ORSEM en 1982. Mais une fois de plus, la chance vous sourit, dites-vous. Ne serait-ce pas plutôt votre justesse de vue qui a décidé de votre avenir ?
En 1981, Charles Hernu, ministre de la défense, veut disposer d’une force coup de poing projetable sur un théâtre d’opérations extérieur. Le général Delaunay, CEMAT, opposé aux vues du ministre, avant de donner sa démission en 1983, vous demande votre avis sur l’expérimentation d’une force d’hélicoptères anti-char et vous lui soumettrez votre réponse manuscrite le jour de Noël 1982. Vous proposez de mener une expérimentation au niveau de la 1ère Armée et ce sont vos propositions qui seront retenues par le CEMAT et le cabinet du ministre. Vous rejoindrez Nancy pour prendre le premier commandement de la BAE en aout 1983 avec une petite équipe d’officiers et de sous-officiers dont le dévouement, l’enthousiasme et la compétence ont contribué à la réussite de l’expérimentation.
Le 30 mars 1984 , appelé à devenir le nouveau COMALAT, vous quittez la direction de l’expérimentation sous les projecteurs de l’actualité , les généraux gouverneurs de l’Est de Llamby, Multon et Simon présents à votre départ et saluant dans un ordre du jour des plus élogieux l’excellence des résultats obtenus.
COMALAT sera votre dernier poste ALAT, période intense pour l’ALAT avec la création de la 4ème division aéromobile le 1er juillet 1985 .Votre passage au COMALAT sera marqué par une amélioration significative des relations avec l’EMAT : dans un contexte tendu, car tout le monde dans l’armée de terre ne voyait pas d’un bon œil cette évolution de l’ALAT, vous avez personnellement joué un rôle éminent dans cette amélioration, par votre engagement et vos talents de persuasion et de conviction. Vous écriviez, en quittant ce commandement , qu’il avait été le plus passionnant car assumant toutes les responsabilités, et que vous restiez convaincu que la création de la division aéromobile avait été un événement majeur pour l’ALAT : pour la première fois en effet dans l’histoire de l’ALAT et même de l’Armée de Terre , les structures avaient été en avance sur les matériels et ce sont bien celles-là qui permettaient d’engager des hélicoptères au maximum de leurs capacités techniques.
Vous terminerez votre carrière à la tête du prestigieux Commandement des Ecoles de l’Armée de Terre où , pendant quatre ans, de 1987 à 1991, vous veillerez sur les écoles de DAX et du Luc en Provence .
Vous restez fidèle à l’ALAT en devenant le deuxième président de l’UNAALAT à la suite du Général RAZY. En effet, conscient de l’importance de fédérer les vétérans, le COMALAT, en la personne du général Cannet, a créé cet étendard remis au général RAZY le 2 avril 1981 et à vous-même le 10 octobre 1992. Après neuf années à la tête de l’UNAALAT, vous décidez de passer le flambeau au général de Reviers le 13 mai 1998, pour vous consacrer entièrement à votre épouse Nicole, à votre sport favori le golf et diverses autres activités .
Mon général, vous avez apporté plus que votre pierre à l’édifice que vous avait laissé vos anciens grâce à l’expérience accumulée en Algérie, en école, dans les organismes d’expérimentations, les unités et les hauts états-majors, et votre chance vous l’avez partagée avec l’ALAT. Ceux qui vous ont servi de près garderont gravé le souvenir d’un homme souriant, chaleureux, fin, toujours calme et maître de soi quelles que soient les circonstances. Vos compagnons qui n’oublieront pas l’impulsion et la ténacité que vous avez montrées pour donner sa dimension à l’ALAT et l’aérocombat d’aujourd’hui, servis par une vision à long terme, une capacité à convaincre hors du commun et une manière fulgurante de présenter ses idées.
Au nom de toute l’ALAT, de ceux qui vous ont connu et apprécié, aimé, je vous exprime notre immense reconnaissance pour les services que vous avez rendus.
Que Ste Barbe et Ste Clotilde vous accompagnent dans le repos éternel.
Général le Poitevin de Lacroix-Vaubois
13-01-1933 / 22-10-2023
Allocution du COMALAT, le Général Pierre MEYER
30 octobre 2023
Madame, chère famille du général de division de Lacroix-Vaubois, chers anciens, chers amis,
Il me revient, en tant qu’actuel commandant de l’aviation légère de l’armée de Terre, l’honneur d’évoquer la carrière de notre grand ancien à qui l’ALAT doit tant.
Le général de Lacroix-Vaubois fait partie de cette génération d’officiers pilotes qui ont eu le privilège mais aussi l’audace de servir deux armes à la fois, tout au long de leur carrière.
L’arme de la cavalerie, à laquelle il appartenait, est cette arme qui a permis à un grand nombre de ses officiers de servir dans l’ALAT pour lui donner une nouvelle dimension, celle d’une arme de combat, d’une arme de contact après avoir été à ses débuts une composante d’appui au sein de l’artillerie.
Saint-Cyrien de la promotion « Ceux de Diên Bien Phu », il choisit l’arme blindée cavalerie et sert au 4e régiment de spahis tunisiens comme chef de peloton à cheval. Mais rapidement, d’autres montures l’appellent, celles qui évoluent dans la troisième dimension, au sein de l’aviation légère de l’armée Terre qu’il rejoint dès 1958.
Il y servira pendant 5 ans comme observateur-pilote avion dans diverses formations et fera preuve d’une ténacité et d’une valeur au combat exceptionnelles. Blessé en Algérie, il se verra attribué cinq citations dont deux à l’ordre du corps d’armée.
Il poursuit son envol en obtenant en 1963 la qualification de pilote hélicoptère et entend dès lors contribuer à en faire un outil de combat. Il fut ainsi l’un des premiers tireurs de missiles antichars sur hélicoptère.
Ses différentes affectations dans les groupes d’aviation divisionnaire n°3 et n° 8 lui donneront l’opportunité de transposer les procédés tactiques de la cavalerie légère aux nouvelles unités d’hélicoptères, les régiments d’hélicoptères de combat.
En effet, il retourne régulièrement dans la cavalerie, pour y poursuivre sa formation d’officier au cours des capitaines, pour y commander un escadron d’EBR au 4e régiment de Hussards en 1967, et pour l’administrer bien plus tard en 1986 en tant que jeune général de brigade à l’école d’application de l’arme blindée, puis au sein de la 12e Division légère blindée avant un bref passage à la force d’action rapide au moment de sa création.
Ses qualités d’homme et de chef sont alors jugées exceptionnelles dans cette arme si élitiste.
Mais, c’est avant tout son immense contribution au sein du commandement de l’aviation légère de l’armée de Terre que je veux mettre à l’honneur.
Ayant servi au COMALAT de 1978 à 1983, comme conseiller permanent de la sécurité des vols, comme chef de bureau, puis comme chef d’état-major, il a par ses connaissances, son expérience et son dynamisme, très largement contribué à moderniser l’ALAT.
Mais c’est surtout en tant que général commandant l’aviation de légère de l’armée de Terre de 1987 à 1992 qu’il adapte cette jeune arme aux transformations en cours de l’armée de Terre. Plaçant la sécurité des vols au cœur de ses priorités, il crédibilise et fiabilise ce nouvel outil de combat en obtenant l’écoute et l’attention du chef d’état-major de l’armée de Terre.
Grand officier de la Légion d'honneur, commandeur de l'ordre national du Mérite, titulaire de la médaille de l'aéronautique avec 3 500 heures de vol dont 1 500 en opérations, blessé, cité cinq fois, le général de division de Lacroix-Vaubois, nous quitte après avoir continué à porter son arme bien au-delà de ses années de service actif.
Nous tenons à lui rendre hommage pour la qualité exceptionnelle de son action au profit de notre communauté et assurons sa famille et ses proches de l’immense estime qui est la nôtre.
Nous continuerons à honorer sa mémoire pour qu’elle cimente notre engagement au sein de l’aviation légère de l’armée de Terre.
Allocution du Général Charles Henri de MONCHY
30 octobre 2023
Mon Général,
C’est pour entourer votre famille que nous sommes rassemblés dans l’intimité de cette chapelle de l’École Militaire et nous nous inclinons devant la douleur de votre épouse Jacqueline, celle de vos enfants Éric et Isabelle. Nous vous assurons de notre compassion, de notre affection et de notre soutien.
Au nom des liens que nous avons tissés depuis près de 30 années, après le général Meyer, COMALAT qui a retracé votre brillant parcours, il m’est revenu d’évoquer quelques points peu connus, de votre personnalité et de votre longue carrière dévolue à l’Arme Blindée Cavalerie et l’ALAT.
Aujourd’hui, vos jeunes camarades d’active autour du général Meyer, de l’UNAALAT , ainsi que de nombreux vétérans sont venus exprimer leur reconnaissance et rendre hommage à l’homme d’exception que vous êtes. Notre présence en nombre témoigne de notre profond respect à la fois pour le combattant et pour le promoteur de l’aéromobilité dont vous avez mesuré très tôt les potentialités.
Afin de ne pas paraphraser les dires du COMALAT, je me permets de mettre en lumière certaines étapes de votre brillante carrière de cavalier car vous étiez le cavalier de l’ALAT:
Ainsi, au sortir de Saumur, vous avez choisi le 4ème régiment de spahis tunisiens et vous aviez donc acquis une parfaite maitrise de l’équitation.
Quelques années plus tard en 1987, lors du grand exercice interallié « Moineau Hardi », en Allemagne dans le Bade-Wurtemberg, vous avez suscité l’admiration de vos jeunes et moins jeunes cadres pour votre aisance à cheval en apparaissant, dans un décor surréaliste de brume et de soleil, au bivouac du régiment où se trouvaient une cinquantaine d’hélicos, sur un magnifique destrier prêté par le propriétaire allemand de notre lieu de stationnement à la fin de cet exercice.
Puis en 1989, à Étain au cours d’une inspection au 3ème RHC, vous avez laissé loin derrière vous les lieutenants du régiment qui vous avaient intercepté à cheval près de Verdun pour une petite ballade vers Douaumont à cheval.
Dans un tout autre domaine, vous faites partie des rares pilotes à avoir effectué une mission de reconnaissance radiologique après l’explosion nucléaire de In AMGUEL en 1965 dans le cadre des essais atomiques français au Sahara, mais ceci était du domaine confidentiel défense.
Vous avez eu le rare honneur d’exercer deux temps de commandement de capitaine, l’un comme commandant d’un escadron EBR au 4ème Hussards à Altkirch et l’autre comme chef de peloton de reconnaissance au GALDIV 3 à Fribourg.
Je n’évoquerai pas votre carrière déjà développée par le général Meyer COMALAT, mais je voudrais souligner votre action soutenue pour faire reconnaitre à l’ALAT la place qu’elle mérite au sein de l’Armée de Terre :
- Attribution des étendards et rédaction des historiques des régiments d’hélicoptères de combat
- Instauration d’une cérémonie du souvenir annuelle à l’instar des autres armes
- Développement des liens avec l’Aéronavale
- Participation de l’ALAT à Daguet avec 120 hélicos pendant un an
- Officialisation de l’ALAT en tant qu’Arme
A l’issue de votre carrière militaire, vous avez créé et animé un cabinet conseil pendant 12 ans œuvrant auprès des grandes sociétés de l’industrie de Défense.
Parallèlement, vous avez exercé votre action au sein de deux associations du monde aéronautique :
Administrateur des " AILES BRISEES " représentant l’ALAT pendant 17 ans (1993-2010)
Président National des « Vieilles Tiges » pendant 9 ans (2000-2009), association regroupant des pilotes civils et militaires et à ce titre président d’un Groupement de la fédération MAGINOT
Enfin, vous étiez, en tant que bénévole, chargé de responsabilités à la conférence Saint Vincent de Paul de St Germain des Prés ainsi qu’à la soupe populaire du 6ème arrondissement de Paris.
Vos camarades, les anciens qui ont servi sous vos ordres durant vos 40 années de service, vos collaborateurs au cours de vos quelques 20 années de bénévolat et de conseil, vous rendent aujourd’hui hommage pour la qualité exceptionnelle de votre action et vous assurent de leur gratitude pour vos éminents services.