Colonel André Berthelot

Berthelot Andre

La carrière aéronautique du Colonel Berthelot peut surprendre puisqu'elle a débuté avec un brevet d'observateur en ballon délivré par l'Armée de l'Air, en 1936. Si l'on pense qu'à l'époque - à deux ans des accords de Munich (1938) - le monde militaire, et sans doute politique, connaissait l'essor d'une certaine Aviation de Chasse se préparant à entrer en scène, on est pris par le doute, mais aussi par un sentiment d'admiration pour ces volontaires n'ayant pas d'états d'âme pour exécuter des missions du modèle Valmy 1792.

Le parachutisme militaire, sur le trajet éventuel de retour en " catastrophe " du ballon ascenseur, en était encore à ses débuts avec, entre autres, un certain Capitaine Berge, plus tard Colonel Berge, Officier supérieur adjoint au Commandement de l'ALAT en 1958.

Mais, au fait, avaient-ils des parachutes dans leur ballon ? Et bien oui, un parachute de nacelle, puis après un mois de guerre en 1939, pendant lequel des observateurs sont " descendus en flammes " par la chasse, l'incendie du ballon ayant rattrapé la nacelle, donc le parachute, changement de tactique !
Toutes les ascensions ont lieu de nuit, l'observateur dispose d'un parachute dorsal à ouverture commandée...et de son pistolet réglementaire. Des vies sont sauvées, on perfectionne la reconnaissance armée de nuit modèle 14-18, ou va-t-on vers la Division aéromobile ?

C'est au choix...et c'est triste.

La moitié des effectifs officiers du stage de perfectionnement d'observation aérienne de Mailly en 1938 (sur avions, sur autogires, mais encore en ballons) est perdue.

Combien d'histoires restent à écrire, des histoires vraies, sur ces hommes qui n'ont peut-être pas inventé l'ALAT ou "découvert la lune", suivant un qualificatif employé par les éternels savants, mais ont progressé héroïquement en éclaireurs sur le petit bout de chemin tortueux et dangereux qui pouvait y mener...à l'ALAT, pas à la lune.

Qu'un de ceux là, j'allais dire un rescapé, soit présenté aux lecteurs de Béret Bleu nous a semblé juste et intéressant.

Ingénieur des Arts et Métiers, peloton EOR Artillerie à Poitiers en 1930-31, admis major de sa promotion d'EOA à Poitiers en 1934, Major en fin de stage, Artillerie de montagne, brevet d'observateur en ballon, Armée de l'Air Mailly 1938 (même stage que le Capitaine Navelet, futur COMALAT, décédé en service aérien commandé en 1967), instructeur des observateurs de l'Armée de Terre de 1945 à 1952, breveté observateur pilote ALAT en 1952, en Indochine chargé de la prise en charge des Groupes aériens d'observation par l'Artillerie de 1953 à 1954, Chef du 4ème bureau, Sous-chef puis Chef d'Etat-major du Commandement de l'ALAT de 1955 à 1960, Commandant du Groupement d'ALAT du Constantinois de septembre 1960 à décembre 1962.

Il est inutile d'insister pour le faire parler d'autres états de services, de ses missions, de ses quelques milliers d'heures de vols, de ses citations, de ses punitions pour avoir défendu âprement l'ALOA puis l'ALAT...

Ce n'était pas son genre, et il aurait plutôt tendance à s'enflammer, comme toujours, pour les grands principes, la fidélité dans le souvenir et le respect dû à ceux qui se sont battus pour les défendre.

Les très anciens de l'ALAT savent très bien tout cela...

Général (cr) Coffrand ancien élève et subordonné du Col Berthelot.