Général le Poitevin de Lacroix-Vaubois

13-01-1933 / 22-10-2023

Allocution du COMALAT, le Général Pierre MEYER

30 octobre 2023

Lacroix vauboisMadame, chère famille du général de division de Lacroix-Vaubois, chers anciens, chers amis,

Il me revient, en tant qu’actuel commandant de l’aviation légère de l’armée de Terre, l’honneur d’évoquer la carrière de notre grand ancien à qui l’ALAT doit tant.

Le général de Lacroix-Vaubois fait partie de cette génération d’officiers pilotes qui ont eu le privilège mais aussi l’audace de servir deux armes à la fois, tout au long de leur carrière.

L’arme de la cavalerie, à laquelle il appartenait, est cette arme qui a permis à un grand nombre de ses officiers de servir dans l’ALAT pour lui donner une nouvelle dimension, celle d’une arme de combat, d’une arme de contact après avoir été à ses débuts une composante d’appui au sein de l’artillerie.

Saint-Cyrien de la promotion « Ceux de Diên Bien Phu », il choisit l’arme blindée cavalerie et sert au 4e régiment de spahis tunisiens comme chef de peloton à cheval. Mais rapidement, d’autres montures l’appellent, celles qui évoluent dans la troisième dimension, au sein de l’aviation légère de l’armée Terre qu’il rejoint dès 1958.

Il y servira pendant 5 ans comme observateur-pilote avion dans diverses formations et fera preuve d’une ténacité et d’une valeur au combat exceptionnelles. Blessé en Algérie, il se verra attribué cinq citations dont deux à l’ordre du corps d’armée.

Il poursuit son envol en obtenant en 1963 la qualification de pilote hélicoptère et entend dès lors contribuer à en faire un outil de combat. Il fut ainsi l’un des premiers tireurs de missiles antichars sur hélicoptère.

Ses différentes affectations dans les groupes d’aviation divisionnaire n°3 et n° 8 lui donneront l’opportunité de transposer les procédés tactiques de la cavalerie légère aux nouvelles unités d’hélicoptères, les régiments d’hélicoptères de combat.

En effet, il retourne régulièrement dans la cavalerie, pour y poursuivre sa formation d’officier au cours des capitaines, pour y commander un escadron d’EBR au 4e régiment de Hussards en 1967, et pour l’administrer bien plus tard en 1986 en tant que jeune général de brigade à l’école d’application de l’arme blindée, puis au sein de la 12e Division légère blindée avant un bref passage à la force d’action rapide au moment de sa création.

Ses qualités d’homme et de chef sont alors jugées exceptionnelles dans cette arme si élitiste.

Mais, c’est avant tout son immense contribution au sein du commandement de l’aviation légère de l’armée de Terre que je veux mettre à l’honneur.

Ayant servi au COMALAT de 1978 à 1983, comme conseiller permanent de la sécurité des vols, comme chef de bureau, puis comme chef d’état-major, il a par ses connaissances, son expérience et son dynamisme, très largement contribué à moderniser l’ALAT.

Mais c’est surtout en tant que général commandant l’aviation de légère de l’armée de Terre de 1987 à 1992 qu’il adapte cette jeune arme aux transformations en cours de l’armée de Terre. Plaçant la sécurité des vols au cœur de ses priorités, il crédibilise et fiabilise ce nouvel outil de combat en obtenant l’écoute et l’attention du chef d’état-major de l’armée de Terre.

Grand officier de la Légion d'honneur, commandeur de l'ordre national du Mérite, titulaire de la médaille de l'aéronautique avec 3 500 heures de vol dont 1 500 en opérations, blessé, cité cinq fois, le général de division de Lacroix-Vaubois, nous quitte après avoir continué à porter son arme bien au-delà de ses années de service actif.

Nous tenons à lui rendre hommage pour la qualité exceptionnelle de son action au profit de notre communauté et assurons sa famille et ses proches de l’immense estime qui est la nôtre.

Nous continuerons à honorer sa mémoire pour qu’elle cimente notre engagement au sein de l’aviation légère de l’armée de Terre.

Allocution du Général Charles Henri de MONCHY

30 octobre 2023

Mon Général,

C’est pour entourer votre famille que nous sommes rassemblés dans l’intimité de cette chapelle de l’École Militaire et nous nous inclinons devant la douleur de votre épouse Jacqueline, celle de vos enfants Éric et Isabelle. Nous vous assurons de notre compassion, de notre affection et de notre soutien.

Au nom des liens que nous avons tissés depuis près de 30 années, après le général Meyer, COMALAT qui a retracé votre brillant parcours, il m’est revenu d’évoquer quelques points peu connus, de votre personnalité et de votre longue carrière dévolue à l’Arme Blindée Cavalerie et l’ALAT.

Aujourd’hui, vos jeunes camarades d’active autour du général Meyer, de l’UNAALAT , ainsi que de nombreux vétérans sont venus exprimer leur reconnaissance et rendre hommage à l’homme d’exception que vous êtes. Notre présence en nombre témoigne de notre profond respect à la fois pour le combattant et pour le promoteur de l’aéromobilité dont vous avez mesuré très tôt les potentialités.

Afin de ne pas paraphraser les dires du COMALAT, je me permets de mettre en lumière certaines étapes de votre brillante carrière de cavalier car vous étiez le cavalier de l’ALAT:

Ainsi, au sortir de Saumur, vous avez choisi le 4ème régiment de spahis tunisiens et vous aviez donc acquis une parfaite maitrise de l’équitation.

Quelques années plus tard en 1987, lors du grand exercice interallié « Moineau Hardi », en Allemagne dans le Bade-Wurtemberg, vous avez suscité l’admiration de vos jeunes et moins jeunes cadres pour votre aisance à cheval en apparaissant, dans un décor surréaliste de brume et de soleil, au bivouac du régiment où se trouvaient une cinquantaine d’hélicos, sur un magnifique destrier prêté par le propriétaire allemand de notre lieu de stationnement à la fin de cet exercice.

Puis en 1989, à Étain au cours d’une inspection au 3ème RHC, vous avez laissé loin derrière vous les lieutenants du régiment qui vous avaient intercepté à cheval près de Verdun pour une petite ballade vers Douaumont à cheval.

Dans un tout autre domaine, vous faites partie des rares pilotes à avoir effectué une mission de reconnaissance radiologique après l’explosion nucléaire de In AMGUEL en 1965 dans le cadre des essais atomiques français au Sahara, mais ceci était du domaine confidentiel défense.

Vous avez eu le rare honneur d’exercer deux temps de commandement de capitaine, l’un comme commandant d’un escadron EBR au 4ème Hussards à Altkirch et l’autre comme chef de peloton de reconnaissance au GALDIV 3 à Fribourg.

Je n’évoquerai pas votre carrière déjà développée par le général Meyer COMALAT, mais je voudrais souligner votre action soutenue pour faire reconnaitre à l’ALAT la place qu’elle mérite au sein de l’Armée de Terre :

  • Attribution des étendards et rédaction des historiques des régiments d’hélicoptères de combat
  • Instauration d’une cérémonie du souvenir annuelle à l’instar des autres armes
  • Développement des liens avec l’Aéronavale
  • Participation de l’ALAT à Daguet avec 120 hélicos pendant un an
  • Officialisation de l’ALAT en tant qu’Arme

A l’issue de votre carrière militaire, vous avez créé et animé un cabinet conseil pendant 12 ans œuvrant auprès des grandes sociétés de l’industrie de Défense.

Parallèlement, vous avez exercé votre action au sein de deux associations du monde aéronautique :

Administrateur des " AILES BRISEES " représentant l’ALAT pendant 17 ans (1993-2010)

Président National des « Vieilles Tiges » pendant 9 ans (2000-2009), association regroupant des pilotes civils et militaires et à ce titre président d’un Groupement de la fédération MAGINOT

Enfin, vous étiez, en tant que bénévole, chargé de responsabilités à la conférence Saint Vincent de Paul de St Germain des Prés ainsi qu’à la soupe populaire du 6ème arrondissement de Paris.

Vos camarades, les anciens qui ont servi sous vos ordres durant vos 40 années de service, vos collaborateurs au cours de vos quelques 20 années de bénévolat et de conseil, vous rendent aujourd’hui hommage pour la qualité exceptionnelle de votre action et vous assurent de leur gratitude pour vos éminents services.